Enogrid intervient sur le secteur des énergies renouvelables, plus précisément sur le sujet de l’autoconsommation collective (fait de consommer à plusieurs l’électricité que l’on produit soi-même). Le terme d’autoconsommation collective a été défini dans la réglementation française courant 2017. Enogrid s’est lancé début 2018 pour répondre aux nouvelles problématiques qu’elle implique et aider les premiers porteurs de projets. Le siège de la société est à Paris et l’équipe technique à Grenoble.

Benjamin Berthou et Rémi Bastien (ingénieurs en énergie) et Thibault Rihet (ingénieur en développement informatique), co-fondateurs d’Enogrid, sont respectivement directeur des opérations ; directeur commercial et directeur technique.

La proposition de valeur d’Enogrid se résume à aider les différents publics à développer et à exploiter leurs opérations d’autoconsommation collective. Cela passe notamment par :

  • Les formations : donner les clés aux futurs porteurs de projets pour qu’ils puissent mener à bien le développement de leur projet.
  • L’accompagnement opérationnel : Enogrid accompagne les porteurs de projets, en complément des bureaux d’études, sur la mise en place d’une opération d’autoconsommation collective.
  • La solution logicielle : outil de gestion pour l’autoconsommation collective (plateforme web où les participants ont chacun accès à une session d’informations dédiée avec leurs données personnelles).

Enogrid accompagne tous types de porteurs de projets en lien avec l’autoconsommation collective. Aujourd’hui, la start-up travaille principalement avec les collectivités et les bailleurs sociaux qui jouent le rôle de prescripteur et développent les premiers projets. Pour autant, ce modèle pourrait s’adapter à une pluralité de profils. Quel que soit l’utilisateur de l’autoconsommation collective, l’objectif reste le même : regrouper des acteurs au sein d’une communauté énergétique afin de mieux maîtriser sa production et sa consommation d’énergie.

Malgré un certain attrait pour le sujet de l’autoconsommation collective, certains freins socio-culturels et économiques persistent. Néanmoins, de nouveaux cadres juridiques aux échelles européenne et nationale laissent entrevoir des perspectives plus attractives pour le développement de l’autoconsommation collective et les mentalités devraient ainsi rapidement évoluer à cet égard.

Interview de Rémi Bastien

Quelles ont été vos motivations pour passer le cap de l’aventure entrepreneuriale ?

Benjamin et moi sommes deux ingénieurs en énergie, nous nous sommes connus sur les bancs de l’école. Nous voulions travailler dans le développement des énergies renouvelables. Nous avons commencé notre vie professionnelle dans le domaine de l’énergie, puis en 2018, l’envie de retourner vers les énergies renouvelables est revenue en parallèle d’une envie entrepreneuriale forte. Un autre sujet nous tenait à cœur : l’économie du partage (coworking, covoiturage…) qui se développe de plus en plus. Nous nous sommes alors demandé dans quelle mesure on pouvait l’appliquer à l’énergie et l’électricité : pourquoi ne pas faire de partage d’électricité ? Le projet Enogrid a ensuite maturé. Puis, Thibaut est venu se greffer très rapidement au projet pour développer la solution logicielle. De son côté, il avait envie d’associer la technologie avec la transition énergétique.

Qu’attendez-vous de l’accompagnement de l’Incubateur/Accélérateur d’Amiens Cluster ?

Nous avons intégré l’accélérateur thématisé « ville autonome en énergie » en juillet 2020 suite au comité d’engagement du 17 juin. L’attente principale consiste à bénéficier de l’écosystème de l’accélérateur. Notamment le lien avec la ville d’Amiens et son ambition de ville autonome en énergie qui rejoint totalement notre positionnement. Puis, le programme d’accompagnent nous intéresse et il répond à des besoins spécifiques. C’est toujours intéressant d’avoir à disposition une boite à outil et ses ressources.

Que représente pour vous le fait d’avoir été retenu lors du comité d’engagement du 17 juin dernier ?

Nous sommes très contents d’avoir intégré l’accélérateur d’Amiens Cluster, c’est intéressant pour nous de se faire accompagner par un acteur local. Nous étions déjà en lien avec le CD2E auparavant, mais nous souhaitions réellement intégrer l’écosystème des Hauts-de-France. D’autant plus qu’aujourd’hui, c’est dans les Hauts-de-France qu’il y a le plus d’autoconsommation collective en France.

Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?

Du fait du contexte actuel, nous rencontrons quelques ralentissements liés au télétravail de la majorité de nos interlocuteurs. Cependant, étant donné notre typologie de clients, nous avons la chance que notre activité ne soit pas impactée. Les prochaines étapes pour Enogrid sont les suivantes :

Le lancement d’un projet de recherche au sein d’Enogrid pour traiter un sujet très technique de l’autoconsommation collective ;

Le démarrage d’un premier contrat cadre pour 4 ans sur un département. C’est une grande avancée pour nous car cela nous donne beaucoup de visibilité. On se rend compte que l’on a passé le cap de l’expérimentation et que certains acteurs cherchent maintenant à massifier l’autoconsommation collective. C’est une évolution positive du marché ;

Continuer à développer notre plateforme web en analysant les retours des premiers utilisateurs avec l’objectif de simplifier au maximum la gestion et le suivi d’opérations d’autoconsommation collective mais aussi de développer de nouvelles fonctionnalités.