Découvrez l’interview de Romain Mangas, fondateur de LEON Fashion, start-up accompagnée par l’Incubateur/Accélérateur d’Amiens Cluster depuis juin dernier.

Pourriez-vous présenter LEON Fashion ?

LEON fashion a pour objectif d’être une alternative au modèle de la fast fashion traditionnelle en proposant un vêtement capable de changer de coloris et de motif à l’aide de son smartphone grâce à l’électrochromisme. Avec cette technologie, les grandes marques, mais également les designers indépendants et les particuliers, pourront suggérer aux utilisateurs des coloris et motifs téléchargeables par le biais d’une plateforme mobile et ainsi intégrer le marché des vêtements connectés, aujourd’hui seulement réservé aux usages santé et sport.

LEON s’adresse aux hommes de 25 à 45 ans déçus de l’offre vestimentaire actuelle, qui souhaitent porter des pièces de qualité et adapter leurs motifs selon leurs envies, pour une tenue 10 ans. La durabilité est la valeur principale du projet puisque ce dernier a pour objectif final la réduction de la production de vêtements et des externalités sociales et environnementales sous-jacentes. L’inclusion compte également parmi ses valeurs en tentant d’habiller la population de manière économique et de permettre aux créateurs de pallier les barrières à l’entrée de production et distribution.

A ce jour, le projet en est encore à la consolidation de la proposition de valeur même si des discussions ont déjà commencé avec certains laboratoires français spécialisés.

Romain Mangas est actuellement seul porteur du projet et recherche activement un associé technique spécialisé dans le vêtement intelligent. A 25 ans, il compte deux Masters de l’Université Paris-Dauphine – PSL, le premier en Finance d’Entreprise et le second en Entrepreneuriat et gestion de Projets Innovants.

Très accompagné dans ce projet, il a tout de même souhaité rejoindre en juin l’Incubateur d’Amiens Cluster (Batch 12), séduit par ses nombreux ateliers, afin de bénéficier d’un suivi sérieux, de mises en relation dans une région historiquement tournée vers l’industrie textile et d’accès à des financements extérieurs.

Quelles ont été vos motivations pour passer le cap de l’aventure entrepreneuriale ?

A l’origine plutôt formé pour des postes de cadre au sein de grandes entreprises, ma prise de conscience d’une volonté d’entreprendre s’est faite tardivement au cours de ma dernière année de Master en Contrôle de Gestion. Alors en alternance et après un bon nombre de stages significatifs, je me suis rendu compte que la meilleure façon d’être pleinement acteur de ma carrière professionnelle, et plus généralement de ma vie, était d’entreprendre.

Cette prise de conscience a bien sûr été permise en voyant mes collègues et managers insatisfaits de leur propre situation, mais également confortée par un bon nombre de mes proches qui se lançaient également dans l’entrepreneuriat.

A la fin de ma formation en Finance d’Entreprise, j’ai décliné une offre de CDI intéressante pour accéder au Master Entrepreneuriat de Paris-Dauphine, avec une vague idée du concept de LEON, mais en sachant que je devenais pleinement actif de mon épanouissement personnel.

Engagé en faveur du Développement Durable, la recherche d’un impact social et environnemental dans le secteur de l’habillement a évidemment motivé ma démarche, la quête de sens étant selon moi indissociable de mon bonheur.

Que vous apporte l’accompagnement de l’Incubateur/Accélérateur d’Amiens Cluster ?

Ayant intégré l’Incubateur en juin dernier, l’accompagnement se limite à ce jour au suivi du projet par son manager M. Jean-Denis Blanc, très investi dans son développement. M. Blanc n’hésite pas en effet à donner de son temps et à multiplier nos échanges, qui sont toujours riches de discussions, notamment à propos du Business Model finalement adopté par LEON.

Le programme s’étalant sur une année entière, nul doute que les différents ateliers et permanences proposés par l’Incubateur sauront apporter leur intérêt tout au long de l’évolution du projet.

Vivant à Paris, je n’hésiterai pas également à partir du mois de septembre à visiter l’Incubateur et ses collaborateurs, profitant de sa localisation pour rejoindre des acteurs du textile connecté dans le nord de la France.

Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ? 

Avant la rentrée de septembre 2021, mes efforts se concentrent sur la finalisation de la structuration du besoin utilisateur, la réalisation du Business Plan, la recherche d’un associé spécialisé en textile connecté, une décision sur la technologie finalement adoptée et éventuellement le dépôt des statuts. Avant décembre 2021, je prévois de réaliser la technologie textile ainsi que la connectivité avec le smartphone. La réalisation de la Market Place sera également une priorité. Le lancement client devra s’effectuer dans l’idéal en janvier 2022 au moment de la Fashion Week Hommes et les premiers créateurs partenaires recrutés en mars 2022. En septembre 2022, j’espère obtenir un résultat du vêtement et de sa distribution aboutis.